LA TRAME DE L'EXISTENCE
J'emprunte si souvent le chemin du passé avec les émotions empreintes en moi, et je m'y sens heureux et douloureux à la fois de ce que je découvre de moi, être une loyauté inconsciente dans un champ de contraintes. Un peu le maillon fragile d'une chaine millénaire, qui s'est sacrifié pour ne pas trahir son ascendance, en un rôle obsédant qui se veut parfois le refuge mais plus souvent la prison qui m'enferme toujours loin de moi-même. Ma vie a les traits d'une illusion, et aussi d'une enfance dont je n'ai que les cicatrices, mes seuls repères n'étant plus que dans l'indélicatesse du destin, tous les souvenirs évoqués avec mélancolie entre le néant et l'infini. Entre petites misères et grandes douleurs surgissent les clartés fugitives de l'adolescence qui nous évoquent ces perspectives que nous perdrons en route, car on a un coeur qui ne se résout pas à fuir, vivre seulement pour soi. J'ai toujours en moi la douce nostalgie de virer...