A BOUT DE SOUFFLE.



 A bout de souffle mais à 105 ans tout de même,

Ce vingtième siècle, la grande histoire et ces petites choses qui se mélangent, les privations de la guerre, l'indépendance dans une mémoire au long cours qui n'a point flanché, c'est celui que mon oncle SAID a traversé avant de quitter les rivages du temps.

J'ai de vagues souvenirs des années 60 où à la sortie de la guerre d'Algérie je l'ai côtoyé au 62 dans le café de notre père qui se voulait une base retranchée, ainsi que son fils Louness notre cousin que j'ai revu récemment lors des obsèques de feu notre mère.

Aujourd'hui encore j'ai la mémoire non pas de quelque chose, mais de quelqu'un de haut en couleurs, un être d'émotion plus que de raison auquel il a fallu chercher la plus grande souffrance avant que d'enfin découvrir la délivrance, un homme à bout de souffle.

Une flamme de souvenir qui disparait 105 ans après la première guerre mondiale, l'homme lourd de sens et indispensable qui avait des souvenirs qu'il pensait forcément vrais, n'ayant plus personne pour le contredire, avec des désirs et des envies souvent non exprimées.

Il avait encore tant à transmettre même si ce n'était qu'entre guillemets, des témoignages et une expérience dont il ne retenait pas les jours mais plutôt les moments qui ont constitué la richesse d'un passé qui en disparaissant l'avait plongé dans un présent perpétuel.

Un âge peu commun et forcément étonnant d'avoir en sus la douleur de vivre quant à tous ceux qu'il s'était résigné à voir partir, l'abandonnant jusqu'à l'ombre triste d'un hiver qui n'y pourra rien, sinon déposer en son regard une lumière furtive et incandescente.

A mon oncle SAID que m'évoquait souvent mon autre oncle HAMED Amar qui me louait son indicible mémoire, alors qu'il dépassait allègrement la centaine.

ADIEU  MON ONCLE

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

LES JOURS DE MELANCOLIE...

JE ME SENS PERDU.....

LES REVERIES TENDRES