LES MOTS POUR LE DIRE

 

 

 Nos histoires ont toujours un air de famille, et l'on se refuse à aller chercher notre liberté au delà de l'ordre établi, car il y a les idéaux presque contradictoires qui font que nous nous enfermons dans une seule vie, malgré tellement de tendres hasards qui sont permis.

Aimer est une succession d'au revoir et d'adieux, et une suite de deuils ininterrompus que le temps transformera en mélancolies tendres puis d'une tristesse infinie, quant à la pétillante brune qui a conquis mon cœur et restera à toujours une lumière teintée de profondeur.

Une femme qui a le sourire dans la voix mais envie d'échapper au désir des autres, voguant entre discrétion et disgression, car elle ne peut aimer sans admirer, aimer sans estimer tout en se sachant éternellement la fille de et d'emblée une mère toute en générosité.

En amour on retombe toujours dans les mêmes doutes, car il y a le fait de porter en nous les blessures de nos parents, ce qu'ils nous ont légués et qui vient de plus loin qu'eux, nos vies semblables à des surgissements mais avec des couleurs et des senteurs dans le cœur.

La fille qui vient d'un endroit du monde fort de nature et de soleil devrait être entourée de bienveillance, elle est heureuse et solitaire en une famille mélancolique, elle a une enfance qui fait qu'elle recherche la lumière, puis une adolescence bâillonnée qui la soumet.

L'imaginaire est sa parenthèse enchantée, car l'ailleurs est possible là où on pleure sur une enfance à jamais perdue et pourtant si vivante, une beauté qu'elle seule ne voit pas, jusqu'à feindre de croire que les complicités mêmes directe et agréables tiennent du hasard.

Des années à attendre de faire ce qu'on veut et d'oser les mots pour le dire, alors que l'on a fait de la religion un élément sûr, que l'on poursuit certains dogmes et de lointaines valeurs qui sont devenues les nôtres quoique pour n'avoir jamais à baisser le regard.

Lettre à la fille de chez nous dont je ne sais plus déchiffrer le silence, mais dont je sais le sentiment, je la poursuis de mes pensées pour lui montrer à quel point elle est aux abords de ma vie et ce pour très longtemps encore de la sincérité qui nous a un jour réuni.

Je l'aime si profondément que j'en perds mon cœur tout autant que mon âme esseulée.