ELLE VOUDRAIT ETRE LOINTAINE



  Si j'étais convaincu de ton bonheur, celui que tu me cries depuis que je m'approche de trop prés je me ferai une raison et je m'en irai le cœur en bandoulière imaginer l'amour ailleurs, mais une petite voix intérieure m'incite à croire qu'il n'en n'est rien.

Même tourner le dos au rêve qui te ressemble me parait une trahison tant depuis toujours tu aimes ma présence, ces poèmes qu'il faut s'approprier pudiquement, et ces sous-entendus à l'augure indicible que recèlent tous les mots que tu semblais attendre.

Tu as compris que nous nous ressemblions, dans notre façon d'être et d'entendre un signe de vie qui s'inscrit sur nos chemins, silencieusement mais de manière plus prégnante encore que les rêveries dont nous avons coutume pour folâtrer avec l'imaginaire.

Tes yeux te trahissent pour venir apaiser les miens, ils te désobéissent de comprendre qu'au delà de tout il est des sincérités qui s'introduisent dans les tréfonds des âmes, bouleversent les cœurs et font taire les raisons, au point qu'en avoir conscience est douloureux.

Les mots qui un jour nous ont réunis, seront les mêmes qui feront que nous ne seront point des étrangers l'un pour l'autre, quoiqu'il advienne et malgré tout ce que nourrit la colère en toi, de trop savoir qu'il est des interdits que même la folie ne saurait concevoir.

En attendant je vais et je viens, guettant le cercle qui nous réunit et n'a d'intérêt pour moi que parce que tu y es, car de là je sais viendront les prémices du plus délicat des printemps qui me verra te retrouver et recouvrer le bonheur ineffable de la présence aimée.

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