UNE PEINE AU COEUR
J'ai aimé si souvent, et parfois jusqu'à me perdre, et je jetais chaque fois mon cœur tout entier dans des sentiments qui m'emportaient, me changeaient à mon insu car je me suis toujours crû plus fort que ces amours auxquels je concédais une part de moi-même et tant mon âme.
Pourtant je me jurais toujours de ne plus prêter attention à la passante qui croisait mon regard, non plus qu'à ces yeux qui ne font que me bouleverser, et ces silhouettes qui m'en rappelaient tellement d'autres, d'hier et d'aujourd'hui, et même de la veille au soir quelques fois.
J'ignore pourquoi je suis si sensible à la beauté féminine, si fragile devant leur sensualité innée et toujours aussi amoureux de ces visages si avenants qu'ils me semblent la seule lumière alentour, un univers sans lequel je serai davantage perdu, si loin de ce qui me fait aimer la vie.
C'est à chaque histoire comme de s'égarer en une rive lointaine, coupé de tout et surtout de la raison qui me crie bien fort que je vais au devant de la même illusion sans cesse renouvelée, qui me laissera hagard car je suis si sincère que je me reconnais à peine de tellement de tristesse.
Car je n'oublie jamais rien de ces échanges ou je me découvre si diffèrent dans un regard de femme, dans lequel je m'enivre comme si je désirai m'y noyer et tant me perdre dans un autre abime que le mien, pour aller ailleurs et vivre autre chose que ce je connais trop et qui est mon quotidien.
J'ai toujours une peine au cœur quant à celle à qui je laisse un certain malentendu, du simple fait d'une non réciprocité ou parce que la situation de l'un ou de l'autre ne se prête pas à une rencontre qui pourrait être fort sympathique mais aussi si engageante qu'elle en serait périlleuse.
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