UN INDICIBLE REGRET
J'écris ces mots qui me parleront à nouveau de toi pour m'égarer ne serait-ce qu'un instant dans la clairière d'un clair obscur qui est tellement plus belle que tous ces questionnements qui me mettent à mal, tellement vers toi hier encore il m'a semblé marcher mais sans réellement avancer.
J'ai désiré faire escale aux côtés de la femme qui montrait toujours un visage paisible, alors que je la sentais d'ailleurs, toute en féminité et en mystère mais dans une étrange solitude, en la plus silencieuse des nuits mais une extrême délicatesse que rien n'effacera jamais de la mienne mémoire.
Ce fût un instant d'abandon face à une immense tendresse, éperdue, offerte à qui savait la deviner et d'un même bonheur et une même crainte nous sommes allés l'un vers l'autre, n'étant plus que tels des aveugles face à la lumière, bien loin des chagrins jamais étanchés et des sanglots étouffés de naguère.
Tu es survenue comme ce qu'on attend depuis très longtemps, imperturbable, intouchable, à tel point qu'il m'a été dur d'être ni trop, ni pas assez devant le vertige du vide et d'une solitude qui m'ont enlacé, car je puis te l'avouer tu étais une fleur d'écume dans mon ciel crépusculaire.
Je me savais d'une fougue romantique tellement audacieuse que je sais tirer l'extraordinaire du quotidien mais là j'ai ressenti une fragilité qui a submergé mon cœur, comme ces rares fois où l'on chevauche l'ennui malgré le désir ardent de vivre l'heureuse tendresse qui s'offre à nous.
Et pourtant nous nous étions compris dans le non-dit, des enfances incroyablement douloureuses et une même façon de farder nos blessures entre mémoire et oubli, souffrant de la difficulté à trouver l'idéal qui fait que s'estompe le poids du temps, autant que les chemins qui se font contraires.
Ces temps de l'enfance qui nous déchirent, qui ont fauché l'aube de nos vies mais que l'on repousse en sublimant nos souffrances et en faisant miroiter nos ténèbres à force de rires et de grande tendresse, surtout celle que l'on donne pour envisager les amours que fatalement brise une triste fatalité.
Dans la vie il faut faire le deuil de tellement de choses tout en ayant conscience de la morsure d'un temps qui se veut l'écho lointain d'un autre monde que le notre, une image furtive qui grave en nous des regrets, que malgré tout l'orgueil nous pousse à contenir comme nous retenons nos larmes.
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