LE NEANT DES PALESTINIENS
Entre l'ombre et le vide ce qui doit être n'est plus, il s'agit seulement d'un abime entrouvert et d'un ciel qui ne fait que s'obscurcir de par des hommes qui voudraient tourmenter les nues en faisant fi des pleurs et des cris de détresse des enfermés vivants déjà en leurs tombeaux.
L'ivraie envahissante, l'inique pouvoir que représentent un géant et un vautour cruel qui constellent le monde de tâches sombres, faisant les douleurs d'ici -bas en fauchant l'innocence, car entre semer l'amour, le pourpre et l'or et la désolation ils ont fait leur choix de trop d'avidité.
La Palestine rêveuse et troublée qui cherche sans repos le jour si lointain qui la verra renaitre, n'est plus qu'un ruisseau de sang, un ciel qui s'est mué en une voûte obscure et des lambeaux d'horizons peuplés des clartés mouvantes que sont les canons en ce printemps pareil à une nuit obscure.
Mais à l'ombre des oliviers et des amandiers des enfants rêvent encore, et les femmes masquées par la souffrance pourtant à l'écoute de leur nature espèrent toujours car les humbles ne craignent rien, au fil du temps et sans bien s'en rendre compte ils deviennent tant amis avec la désespérance.
Car l'obsession du seul chemin qui vaille est un point de mire, devenir et rester ancré à son futur de liberté malgré la violence et le chaos est une poésie en continu certes incertaine et menacée mais qui appelle la vie de ses cris, sans déni ni amnésie quant aux ombres des leurs et les arbres arrachés.
Tous ont en commun une résilience qui tient du miracle, les maisons aux flancs déchirés, les regards éteints, les voix murées dans l'effroi du silence des nations qui privilégient toujours l'intérêt à la paix, ce semblant de bonheur qui ne leur rapporterait rien qui comblerait un égo inextinguible.
Il est sidérant de voir une telle détresse et sur une aussi longue période et tout autant il faudrait être aveugle pour ne pas voir l'invisible qui se profile dans ce bruit de fond qui clame haut et fort justice, que le néant des palestiniens doit cesser pour faire taire l'hypocrisie générale.
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