AIDEK MABROUK
C'est seulement une indicible peine qui s'est engouffrée en moi, me défait comme jamais du fait que du jour au lendemain tu as refermé les portes d'un temps qui n'aura que si petitement duré, une sensation soudaine et fugace qui pourtant appelait la lumière.
Je ne voulais rien d'autre que me rapprocher de toi, écouter tes yeux et suivre tes pensées, t'offrir les impressions que tu suscitais en moi, depuis rien, quelques mots livrés au hasard d'un lâcher prise dont tu t'es vite ressaisie, comme si quelque chose t'avait soudainement effrayée.
Depuis lourd d'une déception sans pareille, je vais je viens et je me sens entre deux eaux, incapable d'oublier un sourire que j'ai eu du mal à percer et l'orgueil qui me caractérise, m'oblige à être dur malgré moi , tuer la vie qui vient pour me guérir peut-être des blessures anciennes.
Je n'ai pas eu le temps de te dire l'enfant que j'étais, et déjà tu percevais l'homme dont tu n'avais que faire, de trop supposer ce que d'habitude est son désir, son envie, ces choses sans importance qui gravent des déceptions, des oripeaux de gêne et de mal être qui pèsent longuement.
J'aimerais que tu parviennes à faire dire à hier ce qui n'a pas été, sinon des impressions et des ressentis qui t'en rappelaient d'autres, et que je n'ai pas eu le le loisir de dissiper, car j'ai tant de respect pour ce coin de ciel qu'il m'a été donné d'entrevoir, tel l'espérance vaine de toujours.
J'essaye malgré tout de fleurir les minces souvenirs que tu m'as sans le vouloir arrachés, ces bouts de rien qui étaient pourtant mon tout, des rêveries diurnes qui ont ensoleillé un printemps frileux tel l'aller retour avec le fol espoir que j'ai instamment nourri avec l'âme galante que tu suscitais.
Il est dans le ciel une sorte d'injustice que l'on ne s'explique pas toujours, qui fait que l'on doive s'éloigner de ce que l'on désire le plus, du fait de mots qui ruinent des regards ou des silences qui disent tant de nous le bonheur d'être à nouveau fragile, vulnérable et insistant auprès d'une femme.
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