" LE COEUR TROP GROS."

 

 C'est parce que j'aime l'amour avant tout que j'étais rendu à des baisers volés, des promesses non tenues, et que je dois mes premiers vrais cris d'amour à des filles de joie, toutes celles qui enterrent leurs illusions et leur jeunesse en faisant taire leurs sentiments profonds.

Et je me suis mis à jouer à l'amoureux plus que je ne l'étais vraiment, allant découvrir l'univers des femmes et des premiers émois, ces longues nuits qui ne devaient pas avoir de lendemain, et je serai je crois à tout jamais empreint de ces tristes bonheurs, ces étreintes fugitives du passé.

D'une grande timidité et beaucoup d'orgueil j'ai appris à taire mes emportements, et refréner mes  comportements pour espérer flirter avec des romances ou des filles tristes à pleurer, si souvent avec une certaine bravoure et toute l' insouciance qui faisaient de moi un promeneur solitaire.

Certaines étaient vaines et futiles, d'autres fragiles et charmantes mais des rescapées ou miraculées  de la vie, en des lourds moments de solitude, avec une capacité à être mélancoliques ou tourbillons selon ce qui leur est donné de vivre, parfois plus que des amoureuses mais très souvent moins.

Il y eut des rencontres fortuites qui n'étaient que des illusions érotiques, tellement la femme qui sait sourire est un génie qui nous emmène entre nostalgie et désespoir en des histoires amoureuses qui ne seront que des états d'âme, ou des conquêtes qui se vivent comme une suite de douleurs et d'échecs.

Le sentiment amoureux est une vague chaude qui me traverse, me submerge et pénètre en moi pour prolonger mes nuits jusqu'au petit matin, faisant que mon destin est d'un inexorable romantisme, car auprès d'une femme passionnée on semble ressusciter sans cesse alors qu'on souffre.

Je suis adepte des bonheurs fragiles et des solitudes qui s'épousent, ceux qui font la tranquillité de certains jours, même si certaines femmes seront toujours des douleurs trop vives, des nuits blanches trop longues, tant je suis d'une exigence presque brutale et que je désire plus que tout être aimé.

Mais malgré tout et de cela je retire une très grande fierté, j'ai réussi pour une seule femme à être un ami particulier car d'elle je me sens aimé depuis une autre vie, en des temps ou nous n'étions que des enfants, en mal de reconnaissance qui étaient j'en suis certain tout l'un pour l'autre.