UNE PEINE, DES REGRETS

 Si tu ne t'étais pas effrayée de ma spontanéité, et de l'audace qui ne servira toujours qu'à dissimuler ma timidité, tu aurais permis à l'homme que je suis dans le fond de faire émerger de tes yeux l'envie et le désir de le connaitre, et de le laisser t'emporter en ces jardins que sont le rêve et le songe.

Où peut-être était ce le fait de l'âge qui est le mien, ces ans que je reçois avec une certaine élégance et un sourire de connivence tellement ils ont été remplis et riches de rencontres, celles qui changent l'homme en mieux parce qu'il est confronté à l'amour ou l'on vit pour quelqu'un d'autre que soi.

Mais dans le peu que tu m'as donné à voir, en la profondeur d'un regard dont je me suis un fugitif instant approché j'ai cru déceler la beauté qui hésite à se dire, et se convaincre d'un lâcher prise nécessaire qui  pouvait transformer un sentiment qui n'est pas partagé en une indicible amitié.

Il restera les non-dits, les silences à venir, l'impression d'un malentendu qui ravinera le cœur qui ne voulait point faire mal autant que celui qui se coltinera une blessure qu'il ne recherchait nullement, qui a seulement été attiré par ton charme discret et prude qui ne demandait rien à personne.

J'aimerai que d'un coup le temps passe plus vite, pour être ailleurs que dans ces pensées  qui vont et viennent sans me libérer de toi, dont je ne sais rien qui puisse justifier ma peine ou mes regrets,
sinon tes yeux ambrés prêts à s'abandonner qui me seront l'ultime caresse que je n'aurai  point connue.

" L'Amour non partagé est une histoire sans fin."  Simone de BEAUVOIR