LE TEMPS AMOUREUX
Je n'imaginais pas que tu me marquerais autant, que le temps ne pourrait rien contre ce regard qui continue de m'habiter ou que j'aille, quoique je fasse, ou ce sourire dans les yeux qui semblait destiné à faire de moi un homme heureux, et qui le réussit très simplement comme dans un rêve.
J'ai en mémoire le moindre détail et l'approche mystérieuse que j'ai fait mienne, qui aujourd'hui passerait pour du harcèlement, celle qui t'amusait intérieurement même si autant elle t'inquiétait car le monde entier semblait avoir les yeux sur toi, toujours étrangement seule par choix.
Dieu que tu étais belle, au point que personne n'osait t'approcher, tu repoussais sans rien dire les uns et les autres même si étais tétanisée par la peur car il n'est point aisé pour une femme de vivre dans un milieu masculin et celui-ci impressionnait même les hommes qui se donnaient une contenance.
Tu ne demandais rien, pourtant j'entendais comme l'appel à te rejoindre en ta démarche solitaire que rien n'expliquait, sinon une souffrance qui vient de loin, un fardeau familial si pesant qu'il fallait trouver à le partager, mais sans vraiment le vouloir car tu es de celles dont la nature est secrète.
Je viens de raccrocher au téléphone avec toi, heureux tel au premier jour de la magie de l'instant, ces jours ou les heures s'écoulaient sans que nous n'y prenions garde, au bonheur d'être ensemble, enclins à la rêverie autant qu'au rêve qui passant par là faisait que nous ne nous posions pas de questions.
Et pourtant tu es mienne depuis plus de douze magnifiques années, et que je suis tien sans savoir comment il pourrait en être autrement, toi dont les yeux me ravagent dans une tendre éternité, aliénant mon destin au tien et ce sans fin pour ne pas penser à autre chose qu'à ce nous deux.
Amour toujours
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