LETTRE A MES PARENTS



 Je ne sais rien de la vie sinon qu'on se brise à elle quoique l'on fasse, et quelque soit le prix payé elle reste inatteignable, tel si le cœur arraché vivant guettait depuis toujours l'improbable reconnaissance qui ne se manifestera jamais, et un exil qui nous a volé nos rêves pour un absolu.

J'ai ignoré le passage du temps, et été en l'univers carcéral de la famille qui m'a tenu loin du monde, très simplement porté par la mémoire de l'enfance et la figure d'un père tout de rigueur et de bonté qui a oublié de me dire que le bonheur est un pays ou l'on n'arrive jamais vraiment.

Qu'il s'agit d'un temps d'enchantement ou l'on imagine un chemin de vie à l'aune du courage qui fait du merveilleux avec de l'obscur, et suivre son instinct au risque de faire fausse route, une vie sans aller retours seulement droite à n'en plus finir, pour n'entrevoir que la surface des choses.

Mon père m'a ouvert inconsciemment un chemin abrupt dont tout comme lui je retirerai l'immense rancœur dans laquelle il a disparu, d'avoir flirté avec l'éclaircie avant que réapparaissent les ennuis qui ternissent le tracé que je croyais propice à élever le destin des générations à venir.

Mais comme à mon habitude je m'assombris puis je m'éclaire de manière surprenante car l'essentiel est ces visages qui me reviennent et que je n'ai pas trahis, ces sourires disparus qui me rassurent d'autant plus qu'ils ne sont plus là pour me dire ce qu'il faut faire, me laissant avec moi même.

Lettre à mes parents

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