LA MONOTONIE DE SA VIE

 L'illusion et le désenchantement ont accompagné la vie que j'ai mené, inspirée par des hommes peu communs qui avaient la noblesse de leur caractère, savaient résister aux distractions et à la facilité tant autrefois il y avait des rêves, des sacrifices et des traditions communs, la vision d'un idéal.

Le hasard et mes tentatives désespérées contre l'injustice qui dévore l'être m'ont conduit sur les traces de rêves qui n'étaient finalement que ceux des miens, et pour cela il me fallait passer outre à bien des choses, les difficultés, souffrances et tant les frustrations qui se font les fantômes de mes jours enfuis.

Je n'ai été que le temps et l'espoir, bien loin de ceux qui n'ont point d'âme, pas le sens de l'orgueil pour faire reculer la tyrannie d'un destin qui nous avait enterré à la naissance, et sans jamais avoir eu le privilège des jours heureux de l'enfance, avec un sens du devoir qui oblige contre sa volonté parfois.

Ma volonté rivée dans les yeux de ma mère, car seules les mères savent qui on est, quoique le cœur et la tête se livrent bataille pour n'avoir pas à décevoir, et tel s'il s'agissait d'ancrer mes rêves à la seule réalité avant de me rendre compte que les problèmes sont éphémères et suivis de moments heureux.

Même si les revers et la bonne fortune sont allés de pair et que je porte en moi des cicatrices invisibles, le sourire de ma mère était une rosée, une pluie d'été qui rafraichissait l'esprit, et mon plein d'allant et d'optimisme je l'ai voué avec dignité et détermination à réparer la monotonie frustrante de sa vie.

Bien souvent quoique je me sente libre de raconter ou de choisir de garder le silence, les jours enfuis se rappellent à moi en vagues de souvenirs tendres qui viennent de si loin que l'âme s'y blesse, car il s'agit d'une époque fortement gravée en moi même si elle est davantage douloureuse qu'heureuse.