LES NOEUDS DU COEUR
le 21 février 2020
Le bonheur semble se cacher en brillant de belles couleurs, le temps a permit tous les rêves de jeunesse, les sentiments frivoles, les soupirs des amours dans des jours heureux, des jours mauvais.
Les ardeurs de l’adolescence ont été portées haut par une espérance qui avait la candeur pour symbole, qui pensait que l’amour faisait souffrir mais que l’on n’en mourrait pas, comme un mutilé qui survit à une blessure.
La raison blasphème voltige sur nos plaies en poussant des cris d’orfraie sur nos tendresses douloureuses, les rêves aimés, le désir du moment tant une âme libre erre à son plaisir.
L’espérance traverse les mondes pour que l’on n’ait pas un mur tournant pour seul horizon, mais plutôt l’infini sous l’ombre de leurs cils, ces tiges toujours dressées et triomphantes qui promenaient leur ennui de sultanes.
Promptes à se suffire d’un baiser qu’un soupir avait promit, ces regards qui ne sont que leurs profonds et funèbres miroirs, ces promenades lentes prémisses du poids des exils à venir, elles adoptent une débauche impubère tout en voulant être autrement.
Avoir les tourments d’un cœur sensible mendiant l’espoir tout en sachant qu’il est un riant mensonge, une vaine erreur quant au vu de toutes celles qui l’ont ramassé sur le chemin.
En amant désespéré morne et blême, un flâneur morose aux fiers regrets à la recherche d’un cœur qui se laisserait attendrir, le cœur dit je le crois et j’espère comme si la raison s’appuyait sur un espoir.
Mais le vol rapide du temps, celui même qui fuit sans retour, qui fait que tout s’envole laisse encore du rire dans les yeux, du bonheur dans l’âme aux derniers des pauvres qui ne jalousent pas les heureux de la terre, car ils se plaisent aux sombres couleurs.
Au soleil brûlé de l’enfance, dans des âmes où naît la douleur nous étions des mendiants fiers, malgré le désir qui s’accuse de n’avoir pas d’ailes, les amours défunts et les fleurs mortelles semblables à celles des prisons.
Et nous pauvres incrédules qui versons tant de larmes pour un baiser, pour des roses qui n’ont plus que les épines, qui ne sommes que le miroir charmé qui reflète l’esprit de ces oiseaux qui ne chantent plus, nous allons à une vieillesse encore ensoleillée.
Le poète qui veut décrire est impuissant quant à ces cœurs pauvres nids déserts qu’on oublie, ces enfances sans grâce, les maux sans cesse ouverts qui murent vivants, les souvenirs tristes du passé et l’espoir qui s’amoindrit.
Mais face aux murs lépreux des souvenirs, à l’enfance des pauvres qui est trop courte il y a un peuple de soleils, les charmes endormeurs, cette gaieté bruyante et permise qui caractérise les fils des gens du peuple.
Longtemps nous promenons nos souvenirs, nous pensant morts à toutes les amours, coltinant les doutes du passé au point de laisser approcher un horizon qui nous révèle à nouveau toute la magie d’un regard de femme.
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