LE VILLAGE DE L'ENFANCE
LE VILLAGE DE L'ENFANCE
Le carcan du silence semble peser davantage que l'effet du temps sur ces maisonnettes altières de pierre et d'argile que la vie n'occupe plus, mais presque vivantes tellement les âmes de nos ancêtres semblent encore habiter les lieux, une impression toute de paix si riche d'inspiration.
A la lisière du monde il fût un temps ou en ces reliefs accidentés, ces crêtes séparées par de profonds ravins, entre les murs de maisons basses aux toits de tuiles rondes, et dans une verdure étoilée d'or nous avons ouvert les yeux pour découvrir les lauriers roses et les cactus, les figuiers et les frênes.
Et tout comme toi j'ai le souvenir du torrent qui descendait rejoindre la vallée, autrefois majestueux et à présent rendu à un simple filet d'eau dans une nature qui invite le regard, nous rappelle par son authenticité l'essence intemporelle des choses, l'enfance ainsi que des racines longtemps oubliées.
Les délices d'hier qui sont un mélange de nostalgie et de regrets car on ne se souciait d'un lendemain que pour ce soleil qui réinventait constamment des paysages de toute beauté et le temps qui semblait s'arrêter très loin d'une misère dont nous n'avions point conscience, près de la vie autrement belle.
Une photographie m'a ouvert la porte du passé, vers un oasis de verdure ou vivaient entre valeurs et devoirs des êtres chaleureux et fiers, dans un paysage verdoyant niché au milieu des montagnes et si loin du tumulte de la ville, invitant à la déambulation des sens et à la beauté qu'on ne peut renier.
L'esprit tantôt agité et tourmenté a tendance à oublier qu'il a vu le jour à flanc de montagnes, en des ruelles étroites dont l'atmosphère ne disparait jamais vraiment, et le goût du caroube qui mystifiait la pauvreté de ce tout petit village que la mémoire a embelli l'espace de ce voyage dans le temps.
A mon épouse
Au vu d'une photographie du village de son enfance : Igrouzgar
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