LES MÔTS D'UNE AMIE

 

  LES MÔTS D'UNE AMIE 

Je suis une rue déserte, un frisson à défroisser, un vide avide, un éphémère
qui ose venir voler un sentiment ou mourir.
Je suis un ciel béant qui ne va nul part, comme cherchant les portes de l’oubli
pour réparer les blessures du temps. 
La nuit s’est terminée comme un long sanglot, le silence est si lent
tant je suis tributaire de mon moi captif,
ce que j’ai de plus profond étant mon plus grand embarras.
Je porte en moi la crainte de ne point suffire au cœur que j’aime,
l’amour étant souvent un chagrin plein d’agrément
ou la plus légère des faveurs est un bien suprême.
Je suis passionnée autant que raisonnable, mais les plaisirs de l’amour 
n’ayant toute leur saveur que dans leur maturité,
je suis victime d’un tyran forcené qui me mène à d’amoureuses fantaisies.
Des voix qui m’enlacent dans de chères étreintes,
des mots silencieux, laissant tremblant mon cœur de lendemains
de mon cœur toujours en feu et si facile à prendre, un seul mot suffisant à le navrer.
Je vis dans une inexprimable amertume, des rubans d aurore
qui ont changé ma jeunesse, des moments tranquilles
si doucement perdus, à essayer de perdre sur le chemin le fiel de ma vie passée.
De ces morceaux de paix envolés, les jours succédant aux jours,
je suis devenu une rivière qui n’attend pas que le vent creuse son nid.

Le temps obscurcit les yeux de la beauté, j’ai vu mourir le ciel
tout en gardant le regard malicieux de l’amour toujours jeune.
Celui dont l’odeur âcre et chaude me pénètre et me grise,
mes jours sont des préciosités et chaque fois des soleils finissants,
je me répare dans la volupté des nuits, dans des jardins de charme.
Enfouie dans des chevelures buissons de soleil,
ces femmes parées telles des fleurs dont la seule force est d’être frêles
et souvent par le temps et l’automne tordues. 
Mais toujours de ces clartés automnales je rêve de baisers les mains blanches,
comme ces myosotis rêveurs dans l'eau des fontaines je me laisse enfermer dans des écrins.
Tombent les feuilles rousses, aux pieds de passions qui défient la raison,
dont les mensonges ne sont que des boucliers qui abritent les repentir et les faiblesses.


Réponse : A Marie LOU

        Sur l’aile d’un amour que d autres m’envieront d’avoir des yeux qui font défaillir l’âme, je            m’en suis allé pale comme un beau soir d’automne vers mon amante des sentiers ignorés J’ai        laissé grimacer les ombres des soirs, pour suivre un sauvage oiseau qui se voulait mon seul          chemin.  

Le ciel était sur nous comme un drap, l’écho de mes mots d amour reprenant le vent impétueux de mon désir, nous allions vers l’étincelle divine. Une juvénile amour, nous rendait coupables d’amours folles, vers un songe de flamme, un mal sans espoir car là où est est le plaisir il y a tant de douleur.

         J’ai suivi une fleur céleste au calice idéal, ému d’un peu d’orgueil, de joie et de pudeur,
       car attendre longtemps c’est mourir à toute espérance.

      Elle semble la fleur des murailles, dont le murmure d’amour précède les pas et chacun des            traits vaut une sérénade. L’amour est un hymne sans fin sur la lyre des cœurs, sa joie est            une  ivresse, une flamme qui embrase les sens et moi je subirais sa loi enivré d’un si doux            mensonge. 

        Et d’un coup les airs ont plus d’azur, l’aurore plus vermeille, la bise à des soupirs plus doux 
      de ces regards sur lesquels le ciel bleu s’étale. Dans ses yeux ou les miens ont su lire, sur ses          lèvres en feu, fruits pleins de saveur se cache mon amoureux mystère, celui qui charme mes          sens, le seul espoir de mes jours.

        Les fleurs entrouvriront leurs corolles comme de douces harmonies pour recevoir le doux feu         qui m’anime avant que le temps ce bien beau marcheur, pose davantage son empreinte sur           nous. En attendant cachons à tous les yeux nos entretiens si doux, avant que le vif                       rayonnement que sera toute une nuit au fond de tes bras.

       La muse qui habite dans mes vers, ce baiser tout plein, cette bouche rosée qui scintille qui me        rendront mon regard doux et discret, se reconnaîtra tantôt Le deuil de la nature n’est point         arrivé, laisse moi allumer en toi le feu sacré de vestale et la lumière qui se dégagera de ton         regard sera une lumière pour le chemin qu’il nous reste à parcourir .

 L’automne voit naître le fantasme infantile d’une éternelle jeunesse, pour un cœur en péril d’un manque d’amour, malgré son allure altière il mendie des miettes de bonheur. Sa joie est un tourment, sa douleur un mystère, il se sent perdu au milieu de nul part, cachant délicatement les fissures de sa vie. Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard, une clarté douteuse remplace l’éclatante aurore, nos rêves s’écroulant sous nos pas. 

Le secret de plaire étant d’aimer, je préfère la belle âme que les brûlants attraits, un front ou la pudeur se pose, la beauté qui se trouve dans les larmes. L’automne a fait mourir l’été, mais j’ai toujours  l’âpre orgueil d’être maître de ma vie, les années n’étant plus que des strophes balbutiantes. L’ombre et la nostalgie ont les mêmes remous, l’épée mortelle du temps qui désunit les amants me laisse à présent solitaire dans des lendemains de silences passionnés.

Je contemple les astres de l’infini lacté ou ton image par mes yeux est caressée, toi dont j’aimais deviner l’ébauche d’un  sourire si joli, le bleu d’un regard si amoureux 
Je me sentais tel un jeune feuillage frissonnant au feu de ton visage quand il faisait si doux d’être seuls sur terre, lorsque nos âmes volaient sans peine.  

J’ai des torrents de vie qui me reviennent, un paisible bonheur envolé, de quand le rêve de mon âme s’animait sous tes traits et que je parcourais du regard ton être harmonieux. Je savais tes désirs, connaissais tes tourments, ainsi que les silences qui te rendaient inaccessible sans que jamais mon regard ne soit une offense. J’ai aimé réveiller tes désirs refoulés, cueillir tes derniers soupirs langoureux, m’abreuver à tes sourires et surtout me noyer au plus vert de tes yeux.

J’ai su entendre tes folies, tes non-dits tout en te conduisant sur les rives qui bordent les charmes des nuits. Tu as été longtemps la confidente de mes pleurs tout en venant perdre tes soupçons dans mes bras à l’ombre du temps qui fuit. Je veux à toujours t’emporter dans mes songes, abreuver ma vie à la source de tes lèvres, te garder en moi comme le trésor d un avare. 

J
e sens encore ta main qui se tendait pour faire de moi ton amant, jusqu’à ce que je me fonde dans ton paysage, ce que je faisais sans l’ombre d’un remords.

 Plus tard, 

 Le ciel est gris, la terre est froide et toi tu effeuilles telle une larme le bonheur fuyant. 
En ce vent d’octobre tu ressembles à ces oiseaux frileux que chasse le froid, vers le lyrisme infini des cieux.
Comme une onde vagabonde, une aube diamantée tu te lasses en vain de vivre pour suivre les vents qui passent.
Le charme des tristesses est en toi, comme si l’automne avait mis sa beauté dans ton cœur mourant et endiguait les fleuves de ton être. 
Les approches de l’hiver sont tel un feu  nouveau, un souffle qui jaillit de l’heure du couchant pour noyer l’ivresse rare des étreintes.
Mais le silence qui se cueille à l’orée de tes yeux dénote une femme usée peut être mais pas fatiguée comme la grâce jeune des matins sans cesse revenants.
Pour éteindre une femme il faut plus qu’un orage, elle est ces chaudes floraisons qu’un souffle fait éclore, un été frais et bleu, un sol d’espérances.
Tu as en toi la servilité de ta tendresse, l’amour dans une âme surprise et surtout le cœur verrouillé de sourires fragiles.
Tu es telle un jardin plantés de rêves silencieux, sur les bords familiers des amours passés, un azur qui rougit à la pudeur des aurores.
Les angoisses bruissantes te reprenant, tu te fais menue, tendre et pensive pour une nuit de plein espoir, une voix au murmure argentin qui ressemble à une extase qui se noie. 
Le vent s’est endormi, une hirondelle t’écrit des mots d’amour dans le ciel, l’énigme du silence diffuse d’un coup toute sa senteur et les souvenirs s’amusent dans tes pensées.
En toi tu abrites, la vie, le temps et les heures, les choses te parlant mieux lorsque tes yeux sont fermés.
Tu souris au pitoyable accoutrement de cette journée qui a le triomphe imprudent qui mène à la querelle, comme des vieux pavés mal joints. 
Tu retrouves le bord des mots dont tu t’es absentée, ceux qui expriment les tristesses que le cœur exhale pour changer d’horizon comme l’oiseau change de paysage.
L’azur a ton corps à nouveau mêle si bien sa trame et telle une vierge humble et discrète exercée dans l’art de plaire tu quittes ce lit de hasard pour une soirée pleine d’espoir.
Le jardin aux yeux baissés de tout à l’heure, ce visage triste et pâle renoue avec la pourpre clarté de la rêverie, les parfums nocturnes passés et à venir. 
Tu souris à la pensée de ce souffle de la providence, dont la parole n’est pas si futile que tu ne le supposais et te prépare à renouer avec l’ivresse des mots que l’on offre.. 

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