CE QUE J’IGNORAIS.
Qu’il suffisait d’un rien, un temps de quiétude ou un silence éloquent, quelques souvenirs emplis de visages oubliés ou de ce frisson que procure un vent qui te replonge dans l’univers que tu pensais relégué loin derrière pour te ressourcer avec ta vraie nature, l’enfant enjoué que tu n’as jamais cessé d’être.
En retrouvant ces chemins autrefois de simples sentiers, ces roches combien millénaires, et une végétation qui se suffit à elle même tu retrouves les cris malgré tout joyeux d’un hier que ton subconscient attristait, car la mémoire d’un enfant est orientée par les dires des adultes que vie aura éprouvé.
Sur la tombe de ma grand mère paternelle dont je n’avais que l’écho grave et douloureux d’un moment de l’enfance j’ai laissé couler des larmes qu’elle a recueillies en souriant comme si elle avait toujours été assurée que je lui reviendrai, d’avoir grandi pour une revanche qui n’avait pas lieu d’être,
Mes colères s’éloignent les unes après les autres, et les flous qui les enveloppaient retrouvent leur sens, et tant le contexte qui m’échappait car la fougue de la jeunesse n’a d’égal que l’appétit de se confronter à des réalités déformées, des mots qui ont mal raisonné dans l’esprit d’un enfant en devenir.
Je me suis confronté au passé avec la maturité de ce père que j’étais devenu, et ce grand père heureux de s’approprier les rires de ses petits enfants, leurs yeux devenant les siens pour porter un regard neuf sur ces jeunes années empreintes d’une indicible mélancolie, une tristesse qui distille de la rancoeur.
J’ai embrassé du regard l’horizon, ce ciel dégagé, ces monts escarpés et j’ai souris à la vision d’un âne attaché le temps d’un répit mérité, ces moutons pâturant sans surveillance, je me suis amusé d’une sauterelle verte qui passait devant moi et qui m’en rappelait bien d’autres que l’ai tenté d’attraper.
Chaque matin ou j’embrassais du regard ces collines qui me manquaient inconsciemment, ce ciel oublié mais figé en ma mémoire je me plaisais à évoquer mes parents, mes tantes et mes oncles disparus mais davantage présents en ce coeur ou je leur fait de la place pour voir la vie avec plus de sérénité.
Le passé se décline autrement une fois la vie traversée.
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