UNE BRULURE AU COEUR
Bien souvent ma mémoire se réveille à ces fragrances et instants privilégiés qui furent les nôtres, à la femme un peu contrainte et tellement rigide qui ne se permettait rien, tel si elle était figée en d'indicibles tourments et doutes mêlés, et son visage si délicat qu'il m'émeut et m'émerveille.
Après l'avoir tant contemplée et adorée j'ai fini par suivre l'élan et le désir qui me poussaient vers une dignité sans fard qui portait silencieusement les choses sans pouvoir les exprimer, une grâce émouvante qui appelle à la gratitude, et n'était plus qu'un désir d'être aimée informulé.
Une beauté qui m'a laissé interdit, que je n'ai pu qu'adorer en silence, discrète, secrète mais toute en simplicité, avec des yeux teintés de mélancolie qui trahissaient des douleurs cachées, la femme qui savait voir et sentir, deviner ce qui se cache au delà du regard de l'homme qui approche.
Elle a touché en moi un endroit insoupçonné jusqu'à me faire désirer l'envie de son regard et de son sourire, me créant un monde intérieur plein de silence et de murmures, et depuis ce fût un tel état de partage jusque là inconnu, une harmonieuse félicité qui je le sais me trouble toujours.
Un autre sentiment que la révolte semble l'habiter à présent, faisant que d'un coup chacun n'est plus seul en sa nuit, ce fut une autre vie dans cette vie, nos souffrances se sont définitivement tues pour faire place à un infini attachement, une pure résonnance, une amitié affichée et bien sûr un amour avoué.
Un écho singulier qui n'a de cesse que de tendre vers la plénitude, la beauté de l'amour sans cesse renouvelé entre douceur et délicatesse, celui qui se donne indéfiniment pour offrir du merveilleux, et qui à deux êtres farouches et impétueux découvre la lumière recherchée qui se doit d'éclairer un chemin de vie.
De toi qui devenait hier subitement lointaine autant que d'une foncière innocence, et alors que nous sommes attachés et détachés comme si cela se pouvait, je puis dire qu'il m'a semblé auprès de toi étreindre le rêve qui m'a rappelé à la troublante évidence que l'amour est à tout jamais le bien suprême.
Pour J. P
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