IL S'AGISSAIT D'EN SOURIRE...

 

 Nous sommes allés tous les deux aux pourtours de l'enfance, nous penchant discrètement sur un monde qui n'est plus vraiment le notre, mais qui a fait de nous ce que nous sommes, vaillants de nos blessures, si grands des silences et des pleurs étouffés auxquels nous avons fini par ressembler...

Sans jamais entrer vraiment dans ce labyrinthe qui pose ses propres questions, nous regardions incrédules défiler les instants lointains et si proches à la fois, ceux qui malgré nous nous interpellent encore, blessent nos âmes et s'en vont pour mieux revenir, mais nous faisant moins mal, du fait de nous voir ensemble.

Comme deux enfants qui se racontent leurs aventures, ces mésaventures que le temps malgré tout adoucit, nous sentions passer dans l'air une légèreté passagère, une aura de tendresse réconfortante, la bienfaisante  chaleur qui se dégageait de nos mains enserrées l'une dans l'autre au gré de souvenirs revenants.

Il y avait des monstres hideux qui ont perdu de leur noirceur, des cris glaçants qui faisaient moins peur, et surtout bien des personnages que le temps a réduit en chagrin, laissant la place à la lumière qui se profilait faisant de nous des cygnes magnifiques, quelque peu arrogants certes, mais tellement méritants.

De sourires en rires nous nous sommes alanguis en ces rives lointaines de nos deux passés révolus, tels des spectateurs qui ne vivent que l'instant présent d'une histoire, la rendant plus belle que le vil destin que lui vouait le souvenir de deux enfants, qui préfèrent se mourir dans les regards amusés de l'amitié.

Les grilles du jardin sombre de l'enfance, se sont je crois émerveillées de notre présence, il nous semblait qu'elles grinçaient déjà moins de nous voir si enjoués, aussi prompts à laisser nos pensées fuir l'intempestif destin qui se promettait de faire de nous de vilains petits canards, dont d'aucuns se moqueraient.

Un dernier regard vers les dunes éminemment adoucies que nous venons de quitter, presqu'enclins à leur adresser un au revoir, de nous faire soudainement une peine différente, quant à ceux qui s'arrogent de tels droits sur leur progéniture, qui exercent une telle violence sur leur devenir sans conscience aucune.

Nous nous sommes salués, chacun retournant à sa vie, nous promettant que le présent serait la seule pierre d'achoppement qui primerait dorénavant, car les vagues impétueuses de la rancœur brisent les cœurs et les âmes de ceux qui reviennent trop souvent à ce qui n'est plus, sinon de bien vilaines rencontres.

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